Les peurs du mourant au sujet de la mort
" La peur de la mort ressemble à un iceberg dérivant sur un océan d'angoisse : la plus grande partie est cachée. Mais à 4 h du matin, quand la densité de l'angoisse augmente, l'iceberg est poussé vers le haut : les peurs immergées apparaissent." Lucien Mias
Dans "La mort restituée", Rosette Poletti classe les sept peurs fondamentales que le mourant va rencontrer sur son chemin :
- La peur du processus de la mort et de la douleur physique.
Comment ce corps qu'on ne maîtrise plus va-t-il réagir à l'approche de la douleur et de la mort ? Que va-t-il se passer en lui ?
- La peur de perdre le contrôle de la situation.
Le mourant perd bien souvent son autonomie cérébrale et/ou son indépendance fonctionnelle : il ne peut plus assumer les actes de la vie quotidienne. Il a besoin de l'aide d'autrui.
- La peur de ce qui va arriver aux siens après sa mort.
Le mourant va quitter à sa mort des personnes auxquelles il est lié... des enfants qui ne sont pas encore élevés... un collaborateur avec qui un travail important a été entamé... Il sait que sa mort va socialement être un bouleversement : les autres vont devoir faire face et trouver les moyens de continuer à vivre et de continuer le travail commencé avec lui.
- La peur de la peur des autres.
Le mourant est capable de lire dans les yeux du soignant ce que celui-ci pense, tel que le sentiment : « J'espère qu'il ne mourra pas durant mon temps de service ».
Ce qui occasionne de la « peur en retour » : celle qu'on lit dans le regard des autres.
La peur de l'isolement et de la solitude.
Sous direction le Dr Lucien Mias, les soignants de l'Unité de Soins de Longue Durée d'Aussillon, concernés par la vie des personnes âgées handicapées en institution se sont attachés de 1988 à 1997, à faire émerger le "prendre soin" jusqu'alors noyé parmi les "soins" dits "techniques".
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